Bien qu ’il existe depuis 1986, peu de Canadiens connaissent l’impôt minimum de remplacement (IMR). Mais plus pour longtemps. En effet, depuis 2024, le champ d’application de l’IMR a été élargi de façon significative. Résultat : plus de particuliers sont touchés par cet impôt.
Essentiellement, l’IMR est une autre méthode de calcul de l’impôt sur le revenu, qui s’ajoute au régime fiscal habituel. Il a été créé pour faire en sorte que tous les particuliers paient un montant minimum d’impôt chaque année, indépendamment des déductions, des exonérations et des crédits dont ils se prévalent.
En vertu du système de l ’IMR, les particuliers paient le montant le plus élevé du:
Si l’IMR donne lieu à un impôt supplémentaire à payer, ce montant supplémentaire devient un report d’impôt minimum, qui peut être reporté prospectivement jusqu’à sept ans. Le montant de ce report peut être utilisé pour compenser l’impôt sur le revenu ordinaire futur s’il dépasse le montant de l’IMR au cours de l’une de ces années. Si le report ne peut pas être entièrement utilisé au cours de la période de sept ans, l’impôt supplémentaire au titre de l’IMR devient de l’impôt permanent.
La principale différence entre le calcul de l’impôt sur le revenu ordinaire et le calcul de l’IMR est que l’IMR réduit l’incidence des revenus donnant droit à des avantages fiscaux et permet moins de déductions et d’exonérations. Il applique également un taux d’imposition forfaitaire à ce qu’on appelle le « revenu imposable rajusté », plutôt que les taux progressifs utilisés dans le calcul fiscal habituel. Cela signifie que l’IMR touche souvent les particuliers qui bénéficient de certains avantages fiscaux, comme les gains en capital, les options d’achat d’actions accordées aux employés ou les dons de bienfaisance.
En pratique, l’IMR cible les particuliers qui ont un revenu élevé provenant de sources avantageuses sur le plan fiscal et un revenu ordinaire relativement faible. Par conséquent, si votre revenu provient principalement de sources ordinaires, comme un revenu d’emploi ou d’entreprise, il se peut que vous ne soyez pas exposé à l’IMR.
Pour bien illustrer l’incidence de l’IMR, voici quelques scénarios courants basés sur des cas réels :
Joanne : Vente d’entreprise Joanne vend ses actions d’entreprise et s’attend à réaliser un gain en capital de 5 millions $. Elle peut demander une exonération cumulative des gains en capital (ECGC) de 1 million $. Voici l’incidence qu’aurait l’IMR sur son impôt fédéral :
Cela signifie que Joanne devrait payer 211 000 $ de plus en impôts en raison de l’IMR. Si elle ne peut pas utiliser le report de cet impôt supplémentaire dans les années futures, l’IMR devient de l’impôt permanent.
Joanne : Dons de bienfaisance Supposons qu’à la même année de la vente de l’entreprise, Joanne fait également don de 1 million $ de titres cotés en bourse à des organismes de bienfaisance dont le gain accumulé sur les titres est de 500 000 $. Bien que ce don réduise normalement son impôt fédéral, les règles de l’IMR complexifient la situation :
Cela démontre comment l’IMR peut augmenter le fardeau fiscal sur les dons, en particulier dans les cas où il est financièrement logique de le faire, comme les années où il y a un événement fiscal et de liquidité important.
Brigitte : Gains et pertes en capital L’an dernier, Brigitte a vendu des placements et réalisé une perte en capital de 500 000 $. Cette année, elle vend d’autres placements et réalise un gain en capital de 500 000 $. En vertu du régime fiscal ordinaire, elle peut compenser le gain avec la perte de l’année dernière, mais en vertu de l’IMR, elle ne peut demander que 50 % de la perte en capital reportée. Il en résulte un paiement d’impôt fédéral supplémentaire de 13 700 $ au titre de l’IMR.
David : Fiducies familiales Il y a plusieurs années, David a établi une fiducie familiale pour ses petits-enfants et y a prêté 5 000 000 $. Le prêt porte intérêt au taux de 1 %, soit le taux prescrit au moment où il a été consenti. Le produit du prêt a été investi, ce qui permet d’obtenir un taux de rendement annuel de 5 %. La fiducie distribue chaque année la totalité de ses revenus aux petits-enfants. À combien s’élève le montant estimatif de l’impôt fédéral sur le revenu de la fiducie?
Bien que la fiducie distribue la totalité de ses revenus, l’IMR limite les déductions, comme les frais d’intérêt, qu’elle peut demander. Par conséquent, la fiducie doit assumer un fardeau continu lié à l’IMR. Si vous êtes fiduciaire d’une fiducie familiale, assurez-vous d’évaluer régulièrement l’incidence potentielle de l’IMR sur les décisions que vous prenez concernant la fiducie.
Si vos revenus sont élevés et qu’ils vous donnent droit à des avantages fiscaux, des déductions et des crédits d’impôt, l’IMR peut avoir une incidence importante. Il peut même toucher les fiducies familiales, où les déductions, comme les frais d’intérêt, sont limitées en vertu du système de l’IMR.
Pour atténuer l’incidence de l’IMR, une planification stratégique est essentielle. Voici quelques stratégies pouvant être envisagées :
Demandez à votre conseiller fiscal de vous aider à comprendre l’IMR et à gérer son incidence sur vos impôts.
Si vous voulez savoir quelle serait l’incidence de l’IMR sur votre situation financière ou si vous avez besoin d’aide dans votre planification afin d’en limiter les effets, notre équipe est là pour vous aideh2 Communiquez avec nous dès aujourd’hui pour discuter de votre stratégie fiscale et vous préparer aux changements pouvant découler de l’IMR. Nous sommes là pour vous guider à chaque étape du processus.
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